Comment expliquez-vous la hausse des taux de crédits ce début d’année 2022 ?
Cette hausse généralisée, de fin janvier à début février, résulte de deux facteurs combinés : la reprise de l’inflation et l’augmentation du taux de rémunération du Livret A, passant de 0,5 à 1 %. Le corollaire est que lorsque l’inflation repart, la BCE augmente les taux d’intérêt afin de mieux rémunérer l’épargne. Du coup, si l’épargne des ménages est mieux rémunérée, les banques achètent « plus cher » l’argent prêté. D’où la hausse des taux de crédits, début février : + 0,05 à 0,15 centimes de taux d’intérêt supplémentaire. Certaines banques ont pondéré la hausse pour des raisons commerciales.
Quelles sont vos projections et vos recommandations pour 2022 ?
2022 est une année charnière pour l’investissement immobilier : plus que jamais, c’est le moment d’acheter car les prix vont se stabiliser, après la bulle spéculative de 2021. Les taux devraient rester très attractifs avec une correction dans les mois qui viennent, liée à l’inflation et à l’échéance présidentielle. L’enjeu est de garantir un accès facilité à l’emprunt, avec le maintien de taux bas.
Dans la perspective d’une acquisition, ma recommandation est de faire appel à un courtier, car il détient une vision exhaustive du marché immobilier et du panel de prêts disponibles. Un courtier sait, en temps réel, quelle banque augmente ou diminue ses taux. Il sait par-dessous tout détecter les points de faiblesse à l’achat. Ce qui permet, le cas échéant, de différer une acquisition – que ce soit pour un primo-accédant ou pour un investisseur. En somme, le courtier crée des acquéreurs solvables auprès des banques. Car, de fait, les conditions d’octroi des banques se sont durcies depuis janvier 2020 : les banques prêtent aujourd’hui moins facilement à des conditions paradoxalement plus attractives, y compris pour l’investissement locatif.
Reprise de l’article « L’avis de l’expert ». Propos recueillis par Agnès Le Men, pour Beaux Quartiers, en février 2022.
